Pour une première participation à cette course mythique on peut dire que la malchance ne nous a pas raté, mais nous avons su plier sans rompre et surmonter le mauvais yeux présent tout au long d'un week-end que je qualifierai de week-end chat noir.
Récit de quatre jours qui resteront longtemps dans nos mémoires :
Nous étions donc douze à descendre à la TransV répartis entre deux voitures, un mini-van et le train.
Départ vendredi matin de Paris, Stan arrive à 10h à la maison et on charge les 7 spads plus les bagages de tout le monde dans le mini-van Fiat et nous voila partis, Stan Sébastien et moi en convoyage vélos, direction le sud.
Nous avions décidé de faire halte le soir après Valence chez Taupe du forum VV. C'est l'occasion de se voir, de discuter, passer un bon moment et faire un peu de mécanique de dernière minute ! C'est la que les ennuis ont commencé.
Nous voici donc à 11h du soir, après avoir tout déballé, de purger avec l'aide de Taupe le frein arrière du Yéti et de contrôler le voile sur les roues du Scalpel de Seb. On verra l'importance plus tard de ce point.
Réveil le lendemain à 8h et direction Le Luc en Provence pour retrouver Philou, Fabien et Seb91 descendus la veille directement de Paris. Pasta party le midi puis direction la Colmiane ou nous arrivons vers 17h pour le retrait des plaques et le marquage des vélos.
Première galère, Laurent, Seb91 et Sébastien n'ont pas envoyé de certificat médical avec leur inscription. La sanction est sans appel : pas de certif, pas de course !
Heureusement pour Laurent et Seb91, le beau-père d'Olivier (qui les a monté de Nice à la Colmiane) est médecin à la retraite. Il va donc leur faire un certif à l'arrache sur papier libre ! Par contre il ne veut pas en faire plus de deux donc problème non résolu pour Sébastien. Ce dernier arrive à convaincre l'organisation de lui laisser retirer sa plaque sous réserve que demain à 6h30 avant la course il se présente avec le fameux certif, ouf on a gagné du temps ! On décide donc de demander à Corinne la femme de Laurent d'aller chercher chez Seb un certif, de le scanner et de l'envoyer par email à l'hôtel où nous dormons samedi soir.
Pendant ce temps on déballe les spads sur le parking.
Deuxième galère, Olivier ne trouve pas son sac ! Et pour cause, la veille dans le déballage-remballage des bagages chez Taupe, nous avons tout bonnement oublié son sac !!! Putain on est vraiment trop con ! Olivier trouve une solution en rachetant par téléphone casque, chaussures, fringues et sac à flotte auprès de Neway Nice qui lui montera tout le lendemain à 6h avant la course.
Troisième galère, Olivier pensait que nous lui avions réservé une chambre pour la nuit hors je croyais qu'il dormait sur Nice, donc pas de chambre ! Coup de bol Seb91 qui dort avec Philou et Fabien aux Airelles, me fait signe qu'il reste un lit de dispo suite à une annulation de dernière minute. Et hop Olivier fonce à l'hôtel prendre la chambre.
Quatrième galère, Sebastien ne trouve pas la vis de fixation de sa roue avant sur la fourche Lefty de son Scalpel !
Et pour cause après le dévoilage de la roue chez Taupe, la vis est restée sur la table du salon ! On fait le tour du parking, on téléphone partout, pas de vis de serrage en rab, bref pas de vélo donc pas de course pour Sébastien le lendemain !!!
C'est la mort dans l'âme que nous prenons la direction de l'hôtel, Stan, Seb et moi dans le camion et les trois autres à VTT sous la pluie qui recommence à tomber.
On remercie vivement la gérante du café de la Colmiane qui a prêté une veste et un sac poubelle à Abdel pour qu'il ne se mouille pas trop.
Cinquième galère. Ou est situé l'hôtel ? J'ai laissé tous les papiers à Paris avec le numéro de téléphone ! J'appelle chez moi, je récupère le numéro et téléphone à l'hôtel. Il est à 10 minutes en contrebas de la Colmiane.
Nous voici donc au Valdeblore (bonne adresse à recommander). La patronne nous donne la clé d'un garage pour entreposer les vélos et là, quand on ouvre la porte on tombe sur un spad d'enduro, un Scapin. Ni une ni deux on convainc Sébastien de demander au proprio de lui prêter le VTT pour la course. Le proprio du spad est le patron de l'hôtel himself qui accepte immédiatement. Voila Seb sauvé, certes avec un VTT de 17kg mais qui va quand même lui permettre de s'aligner demain au départ, c'est bien l'essentiel.
Bon petit repas le soir à l'hôtel avec du rab de lasagnes maison
Et l'arrivée par email du fameux certif de Seb !
Dimanche matin réveil 5h, p'tit déjeuner et direction la Colmiane pour la mise en grille à 6h30.
Briefing de Georges Edwards qui nous annonce quelques changements sur le parcours suite aux pluies incessantes de cette nuit. Comme la montée sur Peira Cava est impraticable, il nous envoit dans une zone non reconnue avec pas mal d'éboulis et pierres mais normalement "ça passe" donc on est sauvé.
Le petit brief d'avant course fait partie du "folklore" de la TransV, ça met dans l'ambiance et ça fait monter le stress.
Le panneau 5' est brandit, la pluie se remet à tomber, la tension est au maximum. Je suis dossard n°137 donc dans les premières lignes avec les 300 autres furieux dans le dos.
Coup de canon et c'est parti :
Autant dire tout de suite que c'est du grand n'importe quoi, ça part à bloc comme un XC de 25km, ça bunny-up les tranchées d'écoulement des eaux au milieu de la piste, tout le monde a le couteau entre les dents. Je négocie pas trop mal le départ sans chuter et je prend mon rythme dans l'ascension. Ca grimpe raide et les mecs sont à fond, je me fais passer de partout avant l'entrée dans le single et les premiers portages. Je suis parti un peu trop cool et je me retrouve dans le dernier quart du paquet. La montée est sportive et les traversés des plaques de neige sont assez chaudes.
Philou, Fabrizzio, Desmo et Abdel me doublent, je ne les reverrais jamais, ils feront une superbe course. C'est l'expérience des "vieux" briscards de la TransV qui parlent.
On arrive au single des crêtes, la vue est tellement belle que je m'arrête pour la photo ... et je paume encore des places ;-(
Le single continu jusqu'au basculement sur la descente de Lantosque, faut pousser pour y arriver.
Après presque 2 heures de montée c'est THE grosse descente sur Lantosque, vraiment sympa mais glissante avec la boue et la pluie qui gêne la visibilité. Je constate que le niveau en descente est élevé et qu'il faut pas trop réfléchir. Je remercie intérieurement Pascal de m'avoir prêté sa tige de selle téléscopique, la Gravity va me sauver pas mal de fois la mise. Il suffit de voir ma tête en bas de Lantosque pour comprendre.
Et celle de Laurent :
J'arrive à Lantosque vers 10h et des bananes sous des trombes de flotte et le moral un peu dans les chaussettes à cause du temps.
L'idée de bacher ne me traverse pas l'esprit une seule seconde mais je dois avoué que je suis pas très en forme. Seb91 me remotive et hop on repart, j'en oublie de faire le plein de flotte et je vais le payer plus tard.
Gros portage au sortir de Lantosque puis succession de singles et descentes. C'est vraiment beau et sympa mais cette pluie ne nous lache pas. Je double Sébastien en galère avec son gros vélo. Mais voila que j'ai plus d'eau. Je vais ainsi rouler 45mm sans eau et quand je déboule sur la route au Col de la Porte je ne vois même pas Stan sur le bas côté tellement je suis dans le dur. Il a baché peu de temps après le départ et du coup il a pris le camion pour nous faire l'assistance, sympa. Il me donne de l'eau et me dit que Laurent et les autres ne sont que 10mm devant. Je repars et les retrouve un peu plus loin au ravito. Seb, Olivier et Eric vont bacher au ravito. Moi je sort le sandwich jambon de pays - comté préparé la veille !
Nous ne sommes donc plus que trois à repartir, Laurent, Seb91 et moi.
A partir de la Laurent va nous lacher dans la descente sur l'Engarvin et on ne le reverra pas. Il laisse parler sa technique et son physique, il a la caisse le bougre.
L'arrivée au pont de l'Engarvin se fait sous le soleil. C'est un endroit mythique de la TransV, inoubiable avec la route en balcon 15 metres plus haut et les gens qui vous encourage. Je déboule sur la route avec la caisse et attaque la montée du Col St. Michel.
On part de tout en bas :
Pour arriver tout en haut ;-)
C'est vraiment joli, ça passe en portage sur la première partie puis sur le vélo pour le dernier tiers. Au sommet se situe la dernière barrière horaire.
Avec Mr Georges qui surveille tout cela.
Il est 16h on est dans les temps. Seb91 mange un bout.
La suite avec le contournement du Férion et la descente sur Levens va se révéler être l'enfer sur terrain. De la boue et des caillasses à ne plus pouvoir avancer même en poussant le vélo. On mettra 3 heures pour rejoindre l'arrivée dans le près de Levens. Mais on est content d'avoir fini notre première TransV
Et avoir gagné le sticker :
Voici mes chiffres :
distance : autour de 75km mais avec les portages rien de sur !
2975m D+
3940m D-
données de mon Polar.
Au final je garde un très bon souvenir de cette aventure et la furieuse envie d'y retourner. Je finis 298ème en 12h10mm. 311 gars classés sur 400 au départ soit presque 25% de perte, ça fait mal comme course.
Abdel fait 116ème en 8h40, il aurait pu facilement rentrer dans les 100 s'il avait voulu faire la course. Adbel c'est la classe dans les descentes ;-)
Laurent fait 262ème en 10h53, pareil il aurait pu mettre une heure de moins s'il ne nous avait pas notamment attendu au ravito de Lantosque.
Classement complet
Mes conclusions et ce que je changerais pour ma prochaine participation :
- Il faut partir vite dès le coup de canon pour bien se placer et ne pas relâcher son effort avant de basculer dans la descente de Lantosque ;
- Rouler avec un VTT certes fiable mais léger car les portages sont nombreux et longs, donc s'entrainer aux portages avant ;
- Monter un pneu costaud en 2,1" à l'arrière ça suffit ;
- Monter un pneu costaud en 2,25" max à l'avant et polyvalent genre Nobby Nic. En effet il y a des cailloux mais beaucoup de terre et de sous-bois.
- Prévoir le sandwich pour la mi-course ;-)
- Avoir une assistance qui vous suit tout au long de la course, c'est bon pour le moral et ça permet de ne pas partir avec un sac à dos chargé comme une mule ;
- Une tige de selle télescopique est vraiment un "plus";
- Contrairement à la légende le balisage est correct ;
Et bien sur pour nous autres parisiens bosser le technique aussi bien en descente qu'à la montée car la Transvésubienne c'est du vrai VTT avec des descentes jusqu'à 35%, des cailloux partout, du vide et de l'engagement. Autant dire qu'en Ile de France on ne trouve rien de comparable. On prend un peu une claque quand on voit le niveau des sudistes, chapeau les gars, y savent rouler.
Vivement l'année prochaine pour y retourner...si le soleil est au rendez-vous ;-)
PS1 : Pour finir la série "chat noir", Eric qui est rentré sur Paris par le train de nuit dimanche soir, c'est tordu la cheville le lundi matin sur le parking de la gare. Il a une attèle et la cheville en vrac !
PS2: Dimanche Abdel qui rentrait aussi en train de nuit a oublié son billet électronique dans son Camel qui etait resté avec nous et le camion. Il a du se faufiler entre les contrôleurs pour monter dans le train, nous téléphoner pour récupérer ses références de place et tomber sur un contrôleur compréhensif dans le train.
Quand je vous disais que ce fut un drôle de week-end ;-)
2 commentaires:
Félicitations pour le compte-rendu ! belle épreuve, mais tellement éprouvante et difficile ...
Bravo.
Le roi du blog. Superbe compte rendu. On y est. Soleil l'année prochaîne.
Enregistrer un commentaire